Extrait : TOXIQUE de Françoise Sagan. Interprété par Christine Culerier. Réalisation: Delphine Lallet, Philippe Lallet.

Christine Culerier incarne Françoise Sagan à travers une adaptation de son journal, Toxique, rédigé lors de sa cure de désintoxication…

TOXIQUE
DE FRANCOISE SAGAN

En avril 1957, Françoise Sagan est victime d’un grave accident de voiture. ” Je fus, durant trois mois, la proie de douleurs suffisamment désagréables pour que l’on me donnât quotidiennement un succédané de la morphine appelé le ” 875 ” (Palfium). Au bout de ces trois mois, j’étais suffisamment intoxiquée pour qu’un séjour dans une clinique spécialisée s’imposât… ”

Enrichie par des extraits de ses entretiens mais aussi par ses lectures du moment, la pièce offre bien plus que le simple récit d’une cure. Avec l’élégance, la pudeur et la fausse légèreté qui la caractérisent, la jeune romancière livre une part de son intimité et de ses rêves d’écrivain.

Auteur : Françoise Sagan
Artistes : Christine Culerier
Musique: Victor Paimblanc
Lumières: Dominique Fortin
Décors:

Metteur en scène : Christine Culerier, Michelle Ruivo

Images:

Magda Heritier Salama
Alexandra Gosset
Philippe Nicolas
Philippe Lallet

Sons:

Alain Barnault

Montage:

Marie-Line Laboiry

Réalisation:

Delphine et Philippe Lallet

TOXIQUE de Françoise Sagan – Au studio HEBERTOT – 78 bis Boulevard des Batignolles 75017 Paris –

DU 2 SEPTEMBRE AU 15 OCTOBRE 2018 Le lundi à 19h et le dimanche à 19h30 –
Publié le 11 septembre 2018 par theatreauvent

De Françoise Sagan

Mise en scène Christine Culerier et Michelle Ruivo

Avec Christine Culerier

Nous pénétrons comme par effraction dans le journal intime de Françoise SAGAN couvrant une courte période, celle de son séjour dans une clinique de désintoxication du palfium qui lui fut administré à haute dose, après un terrible accident de voiture.

Françoise SAGAN n’avait que 22 ans mais elle était déjà SAGAN avec bonheur celui de pouvoir jouir de sa drogue la plus dure, l’écriture.

Le journal est un à mi-chemin vers la littérature. Beaucoup d’écrivains s’y sont exercés n’ignorant pas que leurs journaux pourraient être publiés.

Dans ce cahier, témoin de sa réclusion forcée dans une clinique, la jeune femme avait un étrange interlocuteur, le temps celui qu’on ne pense pas mais qui s’impose naturellement dans la chambre de la solitude, une solitude qu’il faut s’employer à distraire sans autres béquilles que celles de sa pensée, des objets qui flottent devant soi, des moindres événements qui prennent des proportions incroyables parce qu’ils ne tiennent qu’au regard qu’on leur porte, suspendus en quelque sorte dans le temps intrigant, parfois même insupportable lorsqu’il rime avec ennui, insomnie, angoisse ou souffrance.

L’esprit de la jeune femme se déploie dans ce labyrinthe avec subtilité, curiosité et un vague effroi comme si elle tournait les pages d’un abyme intérieur qui exigerait d’elle qu’elle se sonde, se regarde en face sérieusement.

Mais justement la jeune femme n’est pas sérieuse, elle se préoccupe davantage de la légèreté au sens noble du terme, celui de la liberté.

« Il y avait longtemps que je n’avais pas vécu avec moi-même » se dit-elle. Elle s’épie, « elle est une bête au fond d’elle-même ».

Mais étonnamment, ses notes impromptues ou plus réfléchies restent dominées par un insatiable désir de vivre expressément chaque minute, fût-elle douloureuse.

Elle est un animal à l’affût de n’importe quelle surprise, bonheur, réjouissance des sens.

La fermeté de la voix de la comédienne Christine CULERIER, son énergie et par moments quelques intonations enfantines, donnent la mesure de ce buisson ardent que constitue ce journal de l’écrivaine à 22 ans, un journal susceptible de toucher cette solitude que chacun porte en soi et qui regorge de ressources pour peu qu’on l’apprivoise.

La performance de Christine CULERIER, la mise en scène aérée et sobre conçue par l’interprète et Michelle RUIVO ainsi que l’accompagnement musical de Victor PAIMBLANC qui accentue la dramaturgie de ce huis clos, offrent un prodigieux instant d’intimité, voire d’éternité avec cette grande artiste Françoise SAGAN.

Paris, le 11 Septembre 2018

Evelyne Trân

Quelques critiques de spectateurs :
alainclero75
Le texte est vibrant et saisissant mais aussi très intéressant par le regard de Françoise Sagan sur certains auteurs . Mais il y a une incroyable complicité entre l’actrice et l’auteure du coup on a l’impression de retrouver le témoignage vivant de Françoise Sagan . C’est doué et superbe, quelle prodigieuse adaptation . Du grand art…….A vivre pour le comprendre!.

Hortense

Une interprétation très forte d’un texte méconnu du public. Dans “Toxique” on découvre Sagan en proie à l’ennui d’un sevrage difficile. La littérature est source de réconfort. Le personnage observe avec finesse le temps qui passe, à la fois ami et ennemi. C’est une voix très originale que nous fait découvrir la comédienne qui incarne très subtilement le rôle de Sagan. Magnifique trouvaille de mise en scène : l’accompagnement par la guitare électrique, et la voix du guitariste ajoute à la profondeur de la pièce.

Tanin

Nous sommes emportés pour une croisière d’une heure, qui nous fait naviguer entre angoisses de ne plus réussir à écrire, souffrance physique et poésie. Les tempêtes et les moments de lumière sont magnifiquement accompagnés par une musique à la fois superbe et juste. On a le plaisir de retrouver quelques très beaux vers d’Apollinaire ou Baudelaire. Allez partager ce moment d’intimité avec une Françoise Sagan (Christine Culerier) fragile et touchante !

Adèle6

Ne ratez surtout pas ce très beau texte de Françoise Sagan magnifiquement interprété par Christine Culerier, émouvante et drôle, sur une superbe musique originale de Victor Paimblanc. Allez y vite.

Margaux
Du début à la fin , j’ai été captivée par le jeu de la comédienne qui interprète un superbe texte à merveille . Cette pièce est à voir.

Comète

Sagan, je suis fan… je ne connaissais pas le livre mais j’ai adoré ! J’ai même ri. Sagan, son esprit…

© 2023 Philippe Lallet - Tous droits réservés